Le violon

Dans L'Orchésographie (1589), Thoinot Arbeau évoque aussi le rôle du violon dans la musique de danse en citant "Maître Guillaume et son violon". Et à propos des suites de bransles, il ajoute "il vous faut savoir les airs par cœur et les chanter en votre esprit avec le violon".

Le violon est tout juste bon à faire danser" disait Philibert Jambe de Fer. Mersenne confirme également cette idée d'une façon, à vrai dire, plus positive : "Et ceux qui ont entendu les 24 Violons du Roy, avouent qu'ils n'ont jamais rien ouï de plus ravissant ou de plus puissant; de là vient que cet instrument est le plus propre de tous pour faire danser."

Mais tout ceci est français et ne tient pas compte du développement du violon en talie à la fin du XVIe siècle. L'origine du violon reste également obscure. Si l'on considère sa forme, son accord, les principes de sa facture, la Lira da braccio semble être l'étape intermédiaire entre la vièle à archet médiévale et le violon. Mais le fait que les premiers violons n'avaient que trois cordes, fait penser aussi, à ce niveau, à un héritage du rebec. Vers 1535, il apparaît, avec d'autres instruments de tailles plus grandes (alto, basse) dans diverses représentations en Italie, mais toujours avec trois cordes.

Il conserve longtemps le nom de "viola da braccio", appellation que l'on retrouve encore dans L'Orfeo de Monteverdi. PRAETORIUS reprend encore cette terminologie. Il en donne aussi le nom allemand de "Geige". Les luthiers de Brescia ou de Crémone vont consacrer tout leur talent au développement du violon et de sa famille et peu avant 1600, il a acquit toutes ses caractéristiques fondamentales. L'instrument héritier des "violoneux" de la musique de danse a bien changé.Table et fond voûtés, quatre cordes accordées à distance de quinte, pas de frettes sont les éléments caractéristiques de la famille du violon. Il sera dès la fin du XVIe siècle l'un des principaux instruments du développement de la virtuosité.

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